DILDO’S LAMENT
HELIO VOLANA

Cérémonie funéraire queer et contemporaine.

Solo à l’intersection de la performance, de la musique expérimentale et de l’installation.

Durée : à venir

Hélio Volana conjure les assignations aux normes dominantes dans une cérémonie funéraire camp et empouvoirante. Iel déambule parmi les vestiges d’une chapelle de granit, bercés par les vibrations sourdes de vibromasseurs violets. Dans ce sanctuaire, la performance devient rituel, et le sonore, une oraison intime.

Convoquant sa propre expérience, l’artiste interroge les mécanismes qui, dans une société patriarcale et majoritairement blanche, assignent les corps perçus comme racisés et queer à des positions ultra-sexualisées ou, à l’inverse, menaçantes. Mais ici, ce n’est pas son propre corps qui est enterré – ce sont les normes restrictives qui l’ont figé, en même temps que le regard dominant qui les a vues naître.

Le titre rend hommage à l’aria – les Lamentations de Didon, de l’opéra Didon et Énée de Purcell. Il ne s’agit pas d’une adaptation, mais d’un clin d’œil : la pièce décortique la lamentation et les processus mélancoliques dans une perspective d’enpouvoirement.

Ce rituel funéraire contemporain est rythmé par les complaintes vibrantes d’un chœur rose de pleureuses : les vibrations des dildos font rentrer en résonance cymbales et membranes de percussions. Dans cette polyphonie dildophonique, se mêlent les agonies autotunées d’une gardienne galvanisée, le sermon d’une prêtresse en transe, et les impacts d’épée d’une guerrière mystérieuse.

À travers une esthétique camp, Helio Volana se réapproprie les gestes du funéraire pour bercer une dernière fois les normes blantriarcales – avant de leur dire adieu et de les transpercer.